L’impact négatif du numérique sur l’environnement va en s’accroissant. Ce qui était, au début, perçu comme un moyen de réduire la production, l’utilisation et la gestion du recyclage du papier est devenu une source de pollution trop importante, notamment via un effet de rebond qui a favorisé une surconsommation du numérique.
Les chiffres présentés par l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et d’autres acteurs et actrices de l’écologie sont inquiétants. C’est pourquoi il est important de constater la situation actuelle afin de trouver des solutions pour réduire la pollution numérique.
L’économie numérique utilise environ 5,5% de la consommation mondiale d’électricité. Cela représente aussi 4,2% de l’énergie primaire (EP) consommée par l’Humanité (dont une grande partie d’hydrocarbures et de charbon).
D’ici 2025, le numérique représentera 8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit autant que l’industrie automobile actuellement.
Lorsqu’on parle de numérique, on évoque l’activité économique qui concerne les produits et services de technologie d’information et de communication. On peut citer, par exemple, les terminaux (pc, smartphones, tablettes…), internet et les sites web ou encore les applications.
Si le numérique mondial était un pays, il aurait une empreinte environnementale 2 à 3 fois supérieure à celle de la France.
Le numérique implique une exploitation massive d’énergie mais également de ressources primaires de la fabrication de terminaux à leur traitement une fois devenus obsolètes en passant par l’utilisation du numérique en lui-même.
Les chiffres sont parlants :
L’étape de fabrication est la plus impactante en termes de pollution.
Cependant, les habitudes d’utilisation doivent être également modifiées en vue d’alléger l’impact du numérique sur l’environnement.
En effet, quelques habitudes de consommation du numérique ont un poids trop lourd, notamment : le streaming (qui représente , à lui seul, 60% des flux de données), les réseaux sociaux, l’envoi de mails et une mauvaise utilisation des moteurs de recherche.
Enfin, les entreprises doivent également passer à l’écoconception de leurs sites web et de leurs applications afin de proposer à leurs utilisateurices des plateformes moins gourmandes en énergie.
Mais qu’ont donc à voir l’écoconception web et la pollution numérique ?
Un site lourd et donc lent utilisera davantage de bande passante et sollicitera plus le réseau et les serveurs et, donc, consommera plus de ressources.
L’écoconception web permet d’obtenir des sites internet plus légers et plus rapides, tout en conservant leur qualité graphique et la pertinence de leur contenu s’il est pensé en termes de sobriété éditoriale.
Un site web écoconçu est crée selon des critères spécifiques et en vue de réduire son impact environnemental.
Pratiquer l’écoconception web, c’est œuvrer à chaque étape d’un projet web et dans toutes ses facettes pour un web plus inclusif et durable :
Un site web écoconçu est le fruit d’un travail stratégique et d’une conception pondérée.
C’est pourquoi il est intéressant d’évaluer son site web afin de connaitre les pistes d’amélioration et d’obtenir des informations qui s’avèreront utiles lors de sa refonte.
Actuellement, il n’existe pas un grand nombre de réglementations relatives au numérique responsable. Cependant, il est possible de s’appuyer sur celles qui existent déjà mais également sur un référentiel produit dans le cadre de la mission interministérielle numérique écoresponsable.
La loi REEN, loi n°2021-1485 parue au Journal officiel du 16 novembre 2021, vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France. Elle vise à imposer aux collectivités locales (communes et intercommunalités de plus de 50 000 habitants) la mise en œuvre d’une stratégie numérique responsable, dans le cadre d’une démarche RSE par exemple.
Elle liste 5 grands objectifs :
Les collectivités locales devront se mettre en conformité à partir du 1er janvier 2025.
L’obsolescence programmée est définie dans la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition écologique (LTECV). C’est l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marche d’un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement.
Elle est punie d’une peine de 2 ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende.
Cette loi est liée à la loi REEN.
La loi AGEC, relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, participe à lutter contre l’obsolescence en proposant de favoriser le reconditionnement, la recyclabilité du matériel ou encore la transparence des fournisseurs d’accès.
Le RGESN ou référentiel de l’écoconception de services numériques, a pour objectif de donner des pistes de réflexion autour de l’usage des services numériques. C’est un ensemble de pratiques qui permettent de réduire, à chaque étape d’un projet de création de site internet, son impact sur l’environnement.
Le RGESN s’adresse aux chef·fes de projet, aux AMOA, aux UX designers, aux développeur·euses, aux rédacteur·ices web…
Quelques gestes sont facile à mettre en place pour avoir une pratique sobre du numérique. Par exemple :